Conjuguer vie de femme et entrepreneuriat selon Claire Naçabal, directrice de l’agence Naçabal Immobilier

La pratique entrepreneuriale recouvre des réalités diverses. Celles-ci peuvent se complexifier davantage lorsqu’on est amené à conjuguer vie de femme et entrepreneuriat. Selon un sondage de Bpifrance et France Active réalisé par OpinionWay, 34 % de femmes estiment qu’entreprendre est plus contraignant qu’une activité salariale. En effet, cela exige un maximum d’implication et plus de contraintes horaires.

Comment donc concilier vie privée et vie professionnelle lorsqu’on est femme entrepreneure ? Nous en parlons avec Claire Naçabal, entrepreneure et bientôt mère de famille. Claire est à la tête de Naçabal Immobilier, une agence immobilière à taille humaine au Pays basque.

Vous êtes aujourd’hui à la tête de Naçabal Immobilier, pouvez-vous nous dire ce qui vous a motivé à entreprendre dans ce secteur ?

C’est ma passion ! L’immobilier pour moi est un tout, car on y retrouve une dimension juridique, sociale, commerciale et humaine. De plus, l’immobilier m’amène à participer aux projets de vie de mes clients, ce qui est très épanouissant. C’est après mes études de droit, et après avoir travaillé dans diverses entreprises en tant que salariée que je me suis rendue à l’évidence, le secteur de l’immobilier me passionnait énormément et j’étais sûre de vouloir évoluer dans ce secteur. J’avais aussi, une réelle envie de remettre la dimension humaine au cœur de la profession, d’où mon implication et ma motivation sans faille depuis le début de l’aventure Naçabal Immobilier.

Pourquoi avez-vous décidé de lancer votre propre entreprise ?

Je crois qu’au fond, j’ai toujours été faite pour entreprendre. J’avoue qu’avant mes 30 ans, je n’avais pas assez confiance en moi et j’avais besoin, dans un premier temps, d’apprendre les rouages du métier pour en comprendre tous les tenants et aboutissants. Mon esprit d’initiative et ma détermination étaient bien là, mais j’avais besoin de temps et d’expérience. C’est surtout ma soif de liberté qui m’a poussé à l’action et ce malgré les difficultés. Dans les débuts de Naçabal Immobilier, j’ai dû cumuler plusieurs activités, pour pouvoir lancer mon entreprise et en arriver là où j’en suis aujourd’hui. Je peux affirmer, sans risque de me tromper, que la création d’entreprise m’a permis de me révéler et de m’épanouir.

Bien avant d’être directrice d’une agence immobilière pays basque, avez-vous déjà des compétences dans le domaine de l’immobilier ?

Je suis juriste de formation (Master II) et je suis titulaire d’une licence de Responsable Développement Commercial (major de ma promotion). Pour la petite histoire, j’ai travaillé pendant 18 mois en tant que négociatrice dans une agence immobilière au Pays basque. C’est fort de cette enrichissante expérience que j’ai décidé de créer ma propre structure et de me démarquer de l’existant. Aujourd’hui, je mets mes compétences, mes connaissances et mon sérieux au service de tous mes clients.

Vous semblez donner la priorité à vos interlocuteurs, est-ce bien le cas ?

Oui, mon sens du relationnel me permet d’être à l’écoute de mes interlocuteurs. Grâce à ma bonne capacité d’analyse, des besoins de ma clientèle et du marché, je peux à chaque fois proposer quelque chose qui correspond aux attentes de mes clients. J’ai ce souci de faire, à chaque fois, du mieux que je peux pour susciter cette étincelle de bonheur dans la vie de tous ceux qui sollicitent mon expertise.

Alors, Claire, pourquoi avoir choisi le pays basque pour votre projet ?

Le Pays basque est mon berceau, c’est ma terre natale. Je suis née à Saint-Jean-de-Luz, c’est pourquoi mon choix s’est porté tout naturellement sur cette région de la France que je connais si bien et que j’affectionne plus que tout. Je ne voudrais vivre nulle part ailleurs. Et s’il y a bien un point positif de ce choix, c’est ma connaissance de la région, de ses codes et de ces acteurs locaux.

Pouvez-vous nous dire comment votre agence évolue depuis 2 ans ?

Jusqu’ici, je suis satisfaite de l’évolution de mon agence immobilière et ce, malgré les difficultés rencontrées et les sacrifices consentis. Je suis une personne optimiste et je sais que cette attitude positive me permettra d’œuvrer davantage pour de nombreux autres projets de vie. Le sacrifice ne peut en aucun cas influencer le plaisir et le bonheur d’être à la tête de sa propre structure. De plus, les rencontres avec plusieurs clients au quotidien sont de véritables moments d’échange et de partage. Ceci constitue également une force qui m’aide à braver les difficultés afin de donner le meilleur de moi-même pour le bon fonctionnement de mon entreprise.


Je suis appelée à rencontrer des gens avec différents parcours et différentes histoires dans le cadre de mon travail et je me dois d’apporter des solutions à leur besoin de logement. Mon expérience entrepreneuriale est très enrichissante humainement, bien qu’ayant été quelque peu déçue par la mauvaise foi de certains collaborateurs recrutés avant ma grossesse, qui, suite à l’annonce de celle ci n’ont pas souhaité continuer à travailler avec moi, alors qu’ils me semblaient fiables et que j’avais confiance en eux. Cependant, si Et s aujourd’hui, ‘il m’était demandé de faire un autre choix professionnel plutôt que celui-ci, je ne le ferai pas parce que mon travail me passionne.


Il suffit juste de savoir modeler et adapter son plan de vie. Je reste persuadée, que la qualité de mon travail d’agent immobilier et ma réussite réside en mon authenticité, mon sérieux et surtout, l’intérêt que je porte aux autres et aux valeurs humaines. Je travaille aussi beaucoup par recommandations et je mise énormément sur ma communication digitale.
Le digital occupe une place de choix dans un métier en pleine mutation où les méthodes de prospection traditionnelles deviennent trop lourdes et insistantes. Le digital facilite les processus.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre vie de femme et de chef d’entreprise ?

Le premier constat que j’ai fait, m’a amené à comprendre que la femme entrepreneuse qui s’établit à la vingtaine ainsi qu’à la trentaine n’est pas forcément encore maman. Elle pourra assurément le devenir que cela n’affectera en rien ses convictions, puisqu’elle sait pertinemment qu’elle connaîtra la maternité.

Toutes les femmes sont aujourd’hui, pratiquement soumises aux mêmes droits en matière de congés pré et post natal, qu’elles soient salariées ou chef d’entreprise. Il faut cependant souligner que les maternités se vivent différemment lorsqu’on est femme salariée ou femme entrepreneure, car les enjeux diffèrent.

La femme salariée peut facilement quitter son poste de travail pendant plusieurs mois et se mettre en arrêt maladie sans vraiment se soucier des engagements pris par la société pour laquelle elle travaille. Mais il est difficile pour une femme entrepreneure qui travaille seule comme moi de le faire.

De ce fait, la femme entrepreneure a conscience de tous ces aléas. Elle est aussi consciente que l’envie d’entreprendre reste plus forte que tout autre engagement. Cette prise de conscience lui permet de concilier sa vie de femme à celle de chef d’entreprise. Elle est préparée à assumer à la fois sa maternité et son business.

Je suis à mon 6e mois de grossesse et je peux vous assurer que cela n’est pas toujours facile. Vous avez d’un côté, votre clientèle, et de l’autre, les problèmes classiques liés à la grossesse (fatigue, brûlure d’estomac, mal de dos, etc.). Il faut ajouter à cela les changements morphologiques qui peuvent constituer une gêne. Malgré cela, je reste déterminée et je suis toujours disponible pour mes clients pour la simple et bonne raison que je savais que cela arriverait un jour.

Je pense que la maternité ne doit pas être perçue comme une maladie qui nous empêche de travailler et de vivre normalement, sauf en cas de grossesse à risque. Dans mon cas, je continue, à assumer mes responsabilités de femme et de chef d’entreprise.

J’assumerai davantage celles de mère et d’entrepreneure, car je me dois de respecter mes engagements et mes responsabilités envers les clients. Je le ferai aussi dans le but de pérenniser les activités de mon entreprise. Ceci dit, je mènerai de front, et sans aucun reproche, ma vie de femme, de mère et d’entrepreneuse, car je me suis préparée à cette évidence, il y a bien longtemps.

Faites-vous face à d’autres difficultés en dehors de vos maux de grossesse ?

Face à des difficultés, il y a toujours des solutions à trouver pour surmonter toutes les situations de la vie. Dans la plupart des cas, j’en trouve toujours. C’est pourquoi je ne vois aucun problème supplémentaire à mentionner.

Pouvez-vous nous dire comment vous faites pour gérer les difficultés au quotidien ?

Mon secret, c’est mon optimisme, mon attitude positive et mon sens de l’organisation. Je ne me laisse pas submerger par les maux de grossesse, car c’est un processus tout à fait normal. J’ai toujours été une femme dynamique et je n’abandonnerai pas mes clients pour si peu.

Et si vous avez un conseil à donner aux femmes qui veulent tenter l’aventure, que diriez-vous ?

Je dirais que la maternité est l’une des priorités d’une femme. Toutefois, les fonctions de chef d’entreprise et mère de famille sont tout à fait compatibles, il suffit de bien s’organiser. J’encourage de ce fait, les femmes à entreprendre pour l’enrichissement que cela apporte, mais aussi à ne pas avoir peur de la maternité, car être enceinte n’est pas une maladie, mais un état.

J’ai conscience que certaines grossesses peuvent être plus difficiles à vivre que d’autres, mais cela ne doit en aucun cas constituer un argument pour laisser tomber. Le plus important lorsqu’on est appelé à concilier vie de femme et vie professionnelle est de toujours rester positive pour avancer en toute sérénité.

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Claire Naçabal, directrice de l’agence Naçabal Immobilier 

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